QUÉBEC, le 17 mai 2024 /CNW/ - À l'approche du 1er juillet, Paul St-Pierre Plamondon, député de Camille-Laurin et chef du troisième groupe d'opposition, ainsi que Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole du Parti Québécois en matière de Services sociaux, proposent une refonte du cadre actuel d'intervention en itinérance. « L'itinérance a augmenté de 44% en 5 ans et s'est régionalisée. En réponse, le gouvernement ajoute quelques sommes pour de l'hébergement. Il faut pourtant proposer des solutions globales pour répondre aux causes profondes et multiples de l'itinérance. Nous proposons de s'inspirer de la politique Ensemble pour éviter la rue et en sortir adoptée par Véronique Hivon en 2014, de Houston et de la Finlande qui ont réussi à diminuer drastiquement la prévalence de l'itinérance pour proposer des pistes de solutions intégrées », explique le chef péquiste.

EN BREF

  • Le Parti québécois fait de l'itinérance une priorité au cœur de son action politique en proposant des solutions découlant de cinq axes :
    • Augmenter l'offre de logements sociaux avec soutien communautaire;
    • Améliorer l'offre de service de santé et de services sociaux et bonifier les ressources en matière de lutte à la toxicomanie;
    • Demander la modernisation rapide de la Loi sur l'assistance sociale et la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles;
    • Améliorer la coordination des services avec des gestionnaires de dossier pour assurer la stabilité dans les logements;
    • Améliorer la cohabitation sociale et limiter la judiciarisation.

« Nous devons nous occuper de tout notre monde, ça veut donc dire de veiller à tout un chacun. Il faut mettre l'humain au centre de nos actions et opter pour une stratégie concertée avec une approche véritablement interministérielle. Pour cela, il faut une volonté politique, c'est ce que nous exigeons », lance d'emblée le chef du Parti Québécois.

La formation politique propose un cadre d'intervention complet inspiré de la Politique nationale de la lutte contre l'itinérance - Ensemble pour éviter la rue et en sortir, adoptée en 2014 par Véronique Hivon. Cette politique permet de répondre à tous les enjeux de l'itinérance, de l'appliquer dans toutes les régions du Québec et de faire de la prévention. « La politique est toujours en place, mais le gouvernement actuel ne s'en inspire pas pour leurs mesures. C'est un cadre utile que les organismes se sont approprié alors que ce sont eux qui effectuent le travail sur le terrain. Le gouvernement doit respecter les politiques en place », expose Joël Arseneau.

Le premier axe d'intervention est le logement. Le Parti québécois propose une relance de la construction de style AccèsLogis pour les logements sociaux avec soutien communautaire. Inspirés du concept Logement d'abord utilisé ailleurs dans le monde, nous souhaitons construire 5 000 logements sociaux par année attachés avec des enveloppes pour permettre un accompagnement personnalisé.

Le deuxième axe concerne les services de santé et services sociaux. Le Parti Québécois souhaite en améliorer l'accès ainsi que bonifier les ressources en matière de lutte à la toxicomanie, le tout en développant des services dans les centres d'hébergement et en ajoutant des cliniques mobiles. Il faut aussi améliorer les services de suivi à la sortie des établissements de santé et offrir des services adaptés dans les logements entre autres concernant la dépendance et la santé mentale.

Le troisième axe englobe une grande partie de la prévention puisqu'il touche le revenu. Le gouvernement se doit de moderniser en priorité la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin de corriger les nombreuses brèches qui s'y trouvent et qui désavantagent les personnes vulnérables. Il faut également s'assurer que les prestations gouvernementales couvrent un plus grand pourcentage des besoins de base tels que définis par la Mesure du panier de consommation (MPC). Actuellement, les revenus disponibles des personnes assistées sociales ne couvrent qu'entre 50 à 70% des besoins. Le Parti Québécois avait proposé de doubler le crédit d'impôt pour solidarité et nous évaluerons une bonification des prestations d'aide sociale pour couvrir un plus grand pourcentage de la MPC. Il faut, de plus, que le futur Plan de lutte contre la pauvreté sorte vraiment des personnes de la pauvreté.

Le quatrième axe vise l'éducation ainsi que la réinsertion sociale et socioprofessionnelle. La formation politique croit que la coordination des services de même que l'offre de services et de cours de compétences essentielles doivent être développées pour assurer une meilleure stabilité dans les logements.

Enfin, le cinquième axe est d'encourager la cohabitation sociale et réduire la judiciarisation des personnes en situation d'itinérance. Ceci passe, par exemple, par le développement d'une unité spécialisée ayant une approche d'aide non répressive pour développer des relations avec les personnes sans-abri. Cette unité comporterait des policiers, des travailleurs sociaux et des travailleurs de rue notamment.

Diverses facettes à l'itinérance

Les femmes en situation d'itinérance sont souvent plus vulnérables et sont plus à risque d'être victimes de violence. En effet, jusqu'à 85% des femmes en situation d'itinérance auraient été confrontées à de la violence. On sait également que l'itinérance féminine est souvent cachée, c'est pourquoi elle est mal documentée et sous-financée. Une aide réelle pour les personnes en situation d'itinérance passe par des actions concertées de plusieurs ministères, puisque l'itinérance a des causes multiples.

« Actuellement, les organismes doivent eux-mêmes faire les liens entre les ministères ce qui ajoute une responsabilité inutilement lourde sur leurs épaules, alors qu'ils sont déjà débordés. Tous les ministères doivent être proactifs si on veut faire une réelle différence », exprime Joël Arseneau. « Une société industrialisée comme le Québec doit avoir à cœur de prendre soin aussi des plus vulnérables, l'augmentation de l'itinérance partout au Québec est un exemple flagrant des conséquences de la crise du logement et de nos services qui se détériorent. Nous devons y réfléchir pour notre vivre-ensemble », a conclu le chef péquiste.

SOURCE Aile parlementaire du Parti Québécois

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