Nouvelle exposition
Du 20 juin 2024 au 5 janvier 2025
QUÉBEC, le 19 juin 2024 /CNW/ - Les commentaires
élogieux fusaient de toute part : « Peintre du
soleil », « Peintre qui répand le soleil sur ses
toiles », « Peinture qui s'adresse aux
sens », pour qualifier l'artiste Helen McNicoll (1879-1915) et son œuvre, qui
s'installe au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) avec
la saison estivale. Fier de présenter la première
rétrospective québécoise de l'impressionniste canadienne depuis
près d'un siècle, le Musée permet, du 20 juin 2024 au
5 janvier 2025 de découvrir une artiste
au destin aussi incroyable que fugace, une artiste méconnue, mais
absolument fascinante, qui se distingue par sa maîtrise
exceptionnelle de la lumière et des effets d'atmosphère.
C'est par le prisme du voyage et de l'effervescence d'une
époque, tout en interrogeant les thèmes de l'indépendance, de
l'amitié et de la liberté des femmes, que l'exposition
Helen McNicoll. Un voyage
impressionniste a été conçue. Rassemblant plus de 65
peintures - dont 25 proviennent de la remarquable collection de
Pierre Lassonde, mécène et passionné
d'art, alors que les autres sont tirées d'une quinzaine de
collections institutionnelles et privées --, auxquelles s'ajoutent
des esquisses, une aquarelle ainsi que des photographies présentées
dans un écrin raffiné, cette rétrospective invite au voyage et
surtout à une aventure aux couleurs vibrantes et chatoyantes.
L'exposition met aussi en lumière le travail d'une peintre
libre, qui a su repousser les limites en tant que femme
professionnelle indépendante, à une époque où celles-ci étaient
souvent confinées à l'univers domestique, contribuant du même
souffle à la reconnaissance de l'art québécois et canadien sur la
scène mondiale. Place à la découverte d'une œuvre majeure
intemporelle, voire essentielle, place à ses splendeurs
lumineuses.
Incroyable destin
Helen McNicoll est née à Toronto à la fin du 19e siècle,
puis a grandi à Montréal dans un milieu aisé. Ses parents écossais
et britanniques, récemment immigrés au Canada, étaient favorables à la pratique
artistique. Devenue sourde à l'âge de deux ans des suites d'une
scarlatine, elle est encouragée dès l'enfance, par ces derniers, à
développer sa créativité artistique et musicale malgré son
handicap.
La situation avantageuse de la famille d'Helen McNicoll lui
permet de peindre librement sans avoir à s'inquiéter de la vente de
ses œuvres ou de devoir enseigner pour subvenir à ses besoins. De
plus, les relations familiales lui permettront d'être en contact
avec les plus importants collectionneurs d'art de l'époque à
Montréal.
Durant ses années d'étude à l'Art Association of Montréal,
McNicoll étudie auprès de William Brymner (1855-1925) qui
incite ses élèves à voyager en Europe pour une formation plus approfondie.
Elle choisira Londres comme port d'attache, qui est alors un centre
d'art prospère, où elle y a sans doute découvert un travail encore
plus progressiste que ce qui pouvait se faire au Canada.
Helen McNicoll, qui s'est distinguée par son amour du
voyage et de la découverte de nouveaux espaces, voit certainement
son rapport au monde et sa production artistique liés au tourisme
naissant au tournant du 20esiècle.
Tous ces voyages en Europe ont
permis à McNicoll d'être en contact direct avec les styles
novateurs, qui bouillonnaient dans ces communautés artistiques, lui
donnant une connaissance privilégiée des développements de
l'impressionnisme et du postimpressionnisme. Stimulée par toutes
ces influences, McNicoll y peint des paysages de la vie rurale et
des scènes de genre, et elle développe un style frais, brillant,
qui devient en fait son langage propre.
L'artiste joue aussi un rôle important dans la connexion des
mondes de l'art d'Amérique du Nord et d'Europe, célébrée de son vivant pour la grande
qualité de ses paysages ruraux ou balnéaires inondés de lumière et
ses scènes intimistes où les sujets féminins prédominent.
Trop court, mais prolifique, le parcours d'Helen McNicoll a été
marqué par la présentation de dizaines d'œuvres lors d'expositions
au Canada et en Angleterre, lui
permettant de remporter des prix pour son traitement de la lumière
et sa touche picturale unique. Parmi les autres distinctions, elle
sera élue à la Royal Society of British Artists en 1913 et, en 1914, elle fut l'une des rares femmes
élues membres associés à l'Académie royale des arts du Canada.
Le voyage comme mode de
vie
Installée à Londres, McNicoll voyagera à travers
l'Angleterre et l'Europe, tout en
multipliant les voyages au Canada.
Elle mène une vie cosmopolite, mais à cette époque, de nombreux
artistes s'éloignent des centres urbains, particulièrement pendant
l'été, pour peindre en plein air à la campagne ou encore dans des
villages afin d'explorer le paysage.
McNicoll privilégie les recherches sur les effets de lumière et
d'atmosphère, effets nourris par ses nombreux voyages notamment en
France (au sud de Paris, en Normandie et en Bretagne), en
Belgique, à la Méditerranée en Italie (dont à Venise), aussi bien que dans des colonies
d'artistes, où elle n'hésitera pas à raffiner sa palette.
Éloge de la lumière et du travail
des femmes
Souvent en mouvement, l'artiste a su capter son environnement en
constante évolution de façon remarquable. En
Bretagne, McNicoll a peint des scènes de marché de village aux
tons de miel; à Venise, elle a
porté son attention sur les eaux scintillantes des canaux. Le sable
chaud et le ciel bleu des plages européennes offrent une toile de
fond propice aux femmes et aux filles vêtues de robes blanches
éclatantes.
Cette ode aux voyages et à la maîtrise de la lumière lui a aussi
permis d'interroger les thèmes de l'indépendance féminine, de la
prise de risque, de la sororité, et de la liberté des femmes, dans
le contexte passionnant des luttes des suffragettes anglaises pour
le droit de vote.
Les sujets de prédilection de McNicoll demeurent les scènes de
la vie quotidienne, bien qu'elle soit parvenue à en donner une
interprétation distincte des impressionnistes, en se centrant
davantage sur le labeur féminin et la vie intime des femmes au
tournant du 20e siècle.
Parmi les œuvres remarquables de
McNicoll
Articulée en six zones distinctes et agrémentée de structures
centrales, dont l'une rappelle la forme d'une boussole et ses
points cardinaux en son centre pour évoquer le voyage, l'exposition
présente tous les éléments phares du parcours artistique de
McNicoll : Lumière et ombre, L'Aire de jeux des
enfants (incluant une section consacrée au Carnet de croquis ainsi qu'aux Femmes au
travail), Au bord de l'eau, La Vie en plein air,
Lumière sur l'atelier et Sur le boulevard.
La rétrospective réunit parmi les plus belles peintures de
l'artiste et parmi les incontournables, il faut mentionner :
Septembre ensoleillé (1913), À l'ombre de l'arbre
(1915), La Cueillette des petits fruits (1913), Champs de
chaume (vers 1912), Le Sofa de chintz (1913), Scène
de rue nocturne (vers 1910) et
Montréal en hiver (1911).
Septembre ensoleillé (1913), une magnifique scène
d'automne a eu vite fait la renommée de McNicoll auprès des
critiques d'art et des principaux acteurs du marché de l'art. Cette
lumineuse journée automnale happe la regardeuse ou le regardeur
comme s'ils y étaient.
Une œuvre de la collection du MNBAQ, À l'ombre de l'arbre
(1915), permet d'aborder les scènes de femmes et d'enfants si
chères à McNicoll et de tisser des liens avec le travail
remarquable d'autres artistes femmes impressionnistes, soit
Mary Cassatt et
Berthe Morisot.
La Cueillette des petits fruits (1913) [voir l'œuvre
en page 4] permet quant à elle d'aborder l'importance de la
peinture en plein air et de la composition chez McNicoll, mais
aussi, et surtout, le contexte de collaboration féminine essentiel
à l'épanouissement de sa carrière puisque cette œuvre trouve son
écho dans une peinture de Dorothea
Sharp avec qui la relation amicale et professionnelle sera
fondamentale.
McNicoll réalisera plusieurs œuvres ayant pour sujet des champs
ou encore des meules de foin à l'instar des séries d'œuvres
réalisées par Claude Monet.
Champs de chaume (vers 1912)
est un exemple éloquent. McNicoll mettra en pratique dans ce
tableau plusieurs des nouvelles théories de la couleur qui
circulaient dans les cercles impressionnistes et
postimpressionnistes depuis la fin du 19e siècle.
Avec le tableau Le Sofa de chintz (1913), McNicoll
abandonne pour un moment ses paysages ensoleillés au profit de
scènes d'intérieur. Dans cette œuvre, on voit possiblement
Dorothea Sharp assise sur l'élégant
sofa de chintz qui meublait l'espace salon de l'atelier que
McNicoll et elle partageaient à Londres. À la lumière des luttes
suffragistes du début du 20e siècle, des historiennes de
l'art ont proposé une lecture féministe de cette scène que semble
soutenir l'implication de Sharp au sein de la Society of Women
Artists.
Scène de rue nocturne (vers 1910), pour sa part,
propose une scène de nuit assez unique au sein de la production de
McNicoll. Le globe électrique remplace le soleil, ce qui confère
une note très moderne au tableau, permettant de souligner l'intérêt
de la créatrice pour les scènes de la vie quotidienne, comme en
témoignent aussi ses nombreuses scènes de marché, et pour les
effets de lumière et d'atmosphère en tous genres.
La peinture Montréal en hiver (1911) permet aussi de
saisir toute l'importance des aller-retour réalisés par McNicoll
entre le Canada et l'Europe ainsi que son intérêt pour les paysages
enneigés de son pays natal. Ce tableau entre en écho avec les
œuvres de plusieurs artistes impressionnistes canadiens, les
Maurice Cullen, James Wilson Morrice, Clarence Gagnon et Marc-Aurèle de Foy
Suzor-Coté, pour ne nommer que ceux-là.
Le catalogue, le parfait
complément
Afin de célébrer l'œuvre lumineuse d'Helen McNicoll, son
incroyable destin et surtout sa contribution à l'histoire de l'art
québécoise, canadienne et internationale, un catalogue fait écho à
la rétrospective orchestrée par le MNBAQ.
L'ouvrage, qui s'articule principalement autour de l'idée du
voyage, propose une grande part des œuvres de McNicoll mises en
lumière dans l'exposition, dont celles provenant de la riche
collection Pierre Lassonde. Édité
par le MNBAQ et par 5 Continents Editions, le livre de 160 pages,
bilingue (français et anglais), est accompagné de quatre essais
qui, chacun à sa manière éclaire un pan du travail de
l'artiste.
Signé par Anne-Marie
Bouchard, le texte d'introduction situe l'œuvre de
McNicoll au sein de la mobilité des femmes artistes au début du
20e siècle. Les déplacements transatlantiques, les
destinations américaines et européennes, les réseaux artistiques,
de même que les implications sociales entourant le voyage y sont
abordés. Samantha Burton,
quant à elle, propose un parcours biographique de l'artiste qui
retrace l'évolution de sa carrière tout en s'attachant à
l'importance de ses déplacements transnationaux. L'idée de
mobilité, Julie Nash s'y
intéresse également en examinant de près la peinture en plein air
de McNicoll, entrepris tout au long de ses voyages, dont la
pratique consistant à peindre de petits croquis à l'huile à
l'extérieur. Enfin, c'est aussi sur les méthodes de travail de
l'artiste que se penchent Caroline
Shields et Valerie
Moscato en procédant à un examen approfondi de sa
technique picturale pour tenter de comprendre une part encore
inconnue de son art : la manière dont elle a commencé et terminé
ses toiles de grand format mettant en valeur les intérieurs.
Les crédits
L'exposition Helen
McNicoll. Un voyage impressionniste a été organisée par
le Musée national des beaux-arts du Québec. Le Musée national des
beaux-arts du Québec est une société d'État subventionnée par le
gouvernement du Québec.
Collaborateurs
Anne-Marie
BOUCHARD
Collaboratrice au contenu
Julie NASH
Responsable du contenu scientifique et
textes didactiques
Maude LÉVESQUE
Chargée de projet, MNBAQ
Loïc LEFEBVRE
Design,
MNBAQ
Philippe LEGRIS
Graphisme, MNBAQ
Gestion
Marie-Hélène AUDET
Cheffe du Service de la
médiation, MNBAQ
Yasmée FAUCHER
Cheffe du Service de la muséographie,
MNBAQ
Catherine GAUMOND
Cheffe du Service des collections,
MNBAQ
Le Musée national des beaux-arts du Québec tient à remercier les
partenaires, les donatrices et les donateurs de sa Fondation pour
leur soutien financier à la réalisation de ce projet.
Helen McNicoll. Un voyage
impressionniste
Pavillon
Pierre Lassonde du MNBAQ
Du 20 juin 2024 au 5
janvier 2025
Helen
McNicoll : chronologie
14 décembre 1879
Helen
Galloway McNicoll naît à Toronto, en Ontario, de parents écossais et britanniques
récemment immigrés au Canada.
1881-1882
McNicoll devient sourde après une crise de
scarlatine.
Mai 1885
À l'âge de cinq ans, McNicoll traverse
une première fois l'Atlantique pour un séjour en Angleterre avec sa
mère ainsi que ses jeunes frères et sœurs. À la même époque,
David McNicoll est promu au sein de
la compagnie de chemin de fer du Canadien Pacifique, et la famille
déménage à Montréal.
Juin à septembre 1898
McNicoll retourne en
Grande-Bretagne, encore une fois avec sa mère ainsi que ses frères
et sœurs. Elle achète deux carnets de croquis auprès d'un
fournisseur en matériel d'artiste. Peu
de temps après être rentrée à la maison, elle s'inscrit à
l'école de l'Art Association of Montreal. Ses carnets d'époque contiennent des
portraits de ses collègues et de ses enseignants.
Février 1899
McNicoll se rend à Mystic, dans le
Connecticut, pour un séjour à la
Mystic Oral School, un établissement d'enseignement qui promeut
l'apprentissage de la lecture sur les lèvres au lieu du langage des
signes pour les personnes malentendantes. Elle dessine quelques
élèves dans son carnet.
27 juillet 1902
Après avoir complété quatre ans
d'études auprès de William Brymner à
l'Art Association of Montreal, en
compagnie d'autres jeunes artistes, McNicoll fait un voyage en
Angleterre avec sa mère et sa sœur.
2 octobre 1902
McNicoll commence ses études à la
Slade School of Fine Art du
University College, à Londres, un établissement progressiste. Elle
étudie la composition, le dessin et la peinture en s'exerçant à
partir de modèles antiques ou vivants. Elle demeure au 6 Gordon
Square, près de la maison des sœurs Vanessa
Bell et Virginia Woolf (nées
Stephen), où se tiennent les premières rencontres du Bloomsbury
Group.
Été 1903
Pendant les vacances de ses études à la
Slade School, McNicoll se rend dans
la ville côtière britannique de Broadstairs avec sa sœur et une
cousine qui demeure à Londres.
Septembre à octobre 1904
McNicoll fait un court séjour
à Montréal, son premier depuis qu'elle a déménagé à l'étranger pour
poursuivre sa formation professionnelle.
Automne 1905
McNicoll déménage à St Ives en
Cornouailles, où elle s'inscrit à la Cornish School of Landscape,
Figure and Sea Painting fondée par Julius
Olsson. Elle y rencontre celle qui sera sa compagne pour le
reste de sa vie, Dorothea Sharp.
Dans son carnet de l'époque, McNicoll indique qu'elle demeure à «
Harbour Studio », un endroit semblable aux greniers à poissons
convertis où se tiennent les cours.
Du 24 février au 24 mars 1906
Deux toiles de McNicoll
sont montrées à l'exposition annuelle de la Ontario Society of
Artists. C'est sa première exposition professionnelle. Le mois
suivant, quelques-unes de ses toiles, dont Le Chapeau brun,
sont montrées pour la première fois au Québec lors de l'exposition
annuelle de l'Art Association of Montreal. Elle expédie régulièrement des
toiles au Canada durant les années
suivantes, et se mettra très bientôt à exposer à l'Académie royale
des arts du Canada et à la
Canadian National Exhibition.
Été 1906
Le père de McNicoll est devenu vice-président
du Canadien Pacifique. La compagnie lance deux paquebots
transatlantiques luxueux, sur lesquels McNicoll voyagera pour le
reste de sa vie.
18 octobre 1907
McNicoll embarque à Liverpool sur l'Empress of Ireland du Canadien Pacifique, à
destination de Montréal. C'est la première fois qu'elle rentre à la
maison depuis son déménagement à St Ives. Après son retour en
Angleterre, elle fait de fréquents séjours dans des colonies
d'artistes françaises et britanniques, souvent en compagnie de
Dorothea Sharp.
Du 24 mars au 11 avril 1908
McNicoll présente cinq
tableaux à l'exposition annuelle de l'Art Association of
Montreal. Elle reçoit le tout
premier Jessie Dow Prize (ex aequo avec W.H. Clapp) pour sa toile
Soir de septembre. Sir William Van
Horne, collectionneur montréalais et président du Canadien
Pacifique, l'achète peu de temps après; sa première de trois toiles
de l'artiste.
Hiver 1910
Durant un séjour prolongé dans la
ville de sa formation, McNicoll peint des scènes dans la région
montréalaise. En mai, l'artiste canadien Robert Harris peint
son portrait.
Juillet 1910
McNicoll voyage en France et peut-être à Venise, en Italie. Elle fait des esquisses à
l'huile en plein air. Quand elle retrouve son atelier à Londres,
elle s'en sert comme base pour peindre des versions agrandies sur
toile.
14 mars 1912
McNicoll assiste au vernissage de
l'exposition annuelle de l'Art Association of Montreal à l'occasion d'une visite à sa
famille. Elle expose quatre toiles dont L'Aire de jeux des
enfants.
Mars 1913
McNicoll est élue membre associée de la
Royal Society of British Artists, et l'annonce officielle est
publiée dans plusieurs journaux canadiens, accompagnée d'une
photographie de l'artiste. L'article précise que trois tableaux de
McNicoll ont été sélectionnés par la société pour son exposition du
printemps, soit le nombre maximum. Le Sofa de chintz en
fait partie.
Été 1913
McNicoll se rend dans le sud de la
France avec ses collègues artistes
Dorothea Sharp et Marcella Smith, qui deviendront sans doute les
personnages d'À l'ombre de la tente. La toile est expédiée
peu de temps après à la Royal Society of British Artists pour
l'exposition d'automne. Quand elle est montrée l'année suivante au
Canada, elle remporte le prix
annuel de la Women's Art Society of Montreal pour la meilleure toile par une femme
canadienne.
Du 26 janvier au 26 février 1914
Les toiles
Septembre ensoleillé et Ombrelle blanche
n°2 sont exposées à la Royal Society of
British Artists. À l'automne de cette année-là, les deux œuvres
partent pour le Canada et sont
montrées à l'exposition annuelle de l'Académie royale des arts du
Canada, qui élit alors McNicoll
comme membre associée. C'est la plus haute distinction que cette
académie offrira à une femme avant les années 1930.
D'avril à juin 1914
McNicoll rentre au Canada pour ce qu'elle ne sait pas être la
dernière fois. Les restrictions de voyage dues à la Première Guerre
mondiale rendront bientôt les déplacements difficiles.
Août 1914
McNicoll est en France avec Dorothea
Sharp quand la guerre éclate. Son père use de sa position et
de son influence au Canadien Pacifique pour assurer aux deux femmes
un passage sécuritaire vers l'Angleterre. Des expositions de
collecte de fonds destinés à l'effort de guerre sont organisées au
Canada et en Angleterre. McNicoll
y contribue en faisant don de quelques toiles, dont La
Basse-cour.
Octobre 1914
La Robe victorienne est montrée dans l'exposition d'automne
de la Royal Society of British Artists. Dans quelques lettres de
McNicoll qui se sont rendues jusqu'à nous, c'est la seule de ses
toiles dont l'artiste fait mention. Elle écrit à son père :
« Son titre est La Robe victorienne, mais je l'appelle
"la toile moutarde" à cause de sa couleur. »
Mars 1915
McNicoll envoie deux toiles, dont À
l'ombre de l'arbre, en prévision de ce qui se révélera
être sa dernière exposition avec la Royal Society of British
Artists. On croit qu'il s'agit de la seule fois où cette œuvre a
été exposée pendant la courte vie de l'artiste.
27 juin 1915
McNicoll meurt de complications liées au
diabète tandis qu'elle travaille à Swanage, en Angleterre. La
majorité de ses toiles restent à son atelier londonien le temps que
sa famille trouve le moyen de les rapatrier. C'est aussi la
première et seule année où McNicoll est apparue sur un registre
électoral, même si les femmes britanniques n'obtiendront le droit
de vote que quelques années plus tard.
Du 7 novembre au 6 décembre 1925
Dix ans après la mort
de McNicoll, on reconnaît l'importance de son œuvre à l'occasion
d'une exposition commémorative à l'Art Association of Montreal. Elle regroupe plus de 140 œuvres,
dont certaines sont prêtées par des collectionneurs privés et par
la succession de l'artiste. C'est la dernière exposition
rétrospective consacrée à McNicoll au Québec jusqu'à
aujourd'hui.
SOURCE Musée national des beaux-arts du Québec