MONTRÉAL, le 30 avril 2024 /CNW/ -
Devant la nécessité de répondre aux
enjeux de sécurité et de santé découlant de la surpopulation de
cerfs, ainsi que de minimiser les impacts environnementaux qui y
sont liés, le comité d'experts réputés mis en place par la Ville de
Montréal recommande de procéder, dès l'automne 2024, à la réduction
de la taille du cheptel des parcs de l'Est. Actuellement, 165 cerfs
se retrouvent dans les parcs de l'Est de l'île, alors que leur
capacité se limite à 25 individus. Ce nombre continue d'augmenter à
un rythme accéléré.
Toutes les méthodes de contrôle de la population des cerfs ont
été évaluées et les mesures recommandées par le comité technique et
scientifique ont fait l'objet d'une analyse approfondie et
indépendante, menée avec rigueur, sensibilité et sérieux.
Les interventions prévues dans les deux parcs visent à réguler
la population et à minimiser les effets néfastes suivants :
- Hausse des accidents routiers impliquant un cerf : entre
2022 et 2023 seulement, 86 collisions
sont survenues;
- Dégradation importante de l'intégrité des écosystèmes, dont la
disparation quasi totale du trille blanc et la prolifération
d'espèces envahissantes, telles que le nerprun;
- Impossibilité de regénérer le couvert forestier en raison du
broutage systématique des jeunes arbres;
- Équilibre écologique des parcs menacé;
- Accroissement de la déforestation
- Rareté de la nourriture disponible pour les cerfs, ce qui met
en péril leur bien-être;
- Diminution marquée du nombre et des variétés d'oiseaux
forestiers;
- Augmentation de la propagation des tiques à pattes noires, qui
peuvent transmettre la maladie de Lyme.
Devant l'augmentation de 253 % de la population de cerfs dans
les parcs de la Pointe-aux-Prairies et du Bois-d'Anjou depuis 2021, le comité d'experts
recommande à la Ville de Montréal de procéder à la réduction du
cheptel dès l'automne 2024. Guidé par la nécessité de procéder
rapidement et d'assurer le bien-être des animaux tout au long de
l'opération, le comité d'experts recommande de mandater des tireurs
professionnels, qui mèneront une opération de réduction du cheptel
encadrée strictement par un protocole de sécurité. Ce type
d'intervention a été réalisé avec succès, notamment au parc
national du Mont-Saint-Bruno et au parc national des
Îles-de-Boucherville.
Cette recommandation a été formulée à la suite de l'évaluation
de toutes les alternatives possibles, incluant la relocalisation
des individus. Cette option n'a pas été recommandée par le comité
scientifique et technique ni par le ministère de l'Environnement,
de la Lutte contre les changements climatiques, de la faune et des
parcs (MECLCCFP), notamment parce que la relocalisation comporte de
nombreux risques, particulièrement lorsque les animaux doivent être
déplacés sur de longues distances. Ce type d'intervention est
complexe et pose des risques élevés de blessures ou de
complications qui peuvent entraîner le décès des cerfs.
La Ville de Montréal collabore avec le ministère depuis une
quinzaine d'années afin d'obtenir un accompagnement face à cette
problématique et d'évaluer les différentes solutions possibles en
fonction d'expériences similaires qui sont documentées dans la
littérature scientifique, ainsi que pour l'obtention des permis
nécessaires.
Développer une gestion sécuritaire
et responsable des cerfs dans la région métropolitaine
Souhaitant limiter au maximum la nécessité que des interventions
léthales ne se révèlent essentielles à nouveau, la Ville de
Montréal a comme objectif de mettre en place des mesures de
réduction de la fertilité. Les résultats de l'étude PARCS en santé
permettront d'alimenter cette réflexion.
Ainsi, la Ville de Montréal se joint au projet de recherche
transdisciplinaire PARCS en santé, qui réunit la Ville de Longueuil (parc Michel-Chartrand et le
Boisé du Tremblay), la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, la Ville de Sainte-Julie, la SÉPAQ (parc national
du Mont-Saint-Bruno, parc national des Îles-de-Boucherville, parc national de la Yamaska), le ministère de l'Environnement, de
la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des
Parcs du Québec, Ouranos, le ministère de la Santé et des Services
sociaux, l'Agence de la santé publique du Canada, le CISSS Montérégie-Centre et le
CIUSSS de l'Estrie.
D'une durée de cinq ans et financées à hauteur de 2 M$, dont 98
000 $ proviennent de la Ville de Montréal, le projet permettra
notamment d'acquérir des connaissances sur les déplacements des
cerfs et la connectivité à travers la région métropolitaine. Ces
études permettront au comité technique et scientifique d'évaluer
des mesures de contrôle de la fertilité afin de restreindre la
croissance de la population et d'ainsi réduire la fréquence des
interventions de réduction des cheptels.
Rappelons que la Ville a été très proactive au cours des
dernières années pour réduire les effets néfastes de la
surpopulation de cerfs dans l'Est de Montréal et continuera de
mener des efforts continus pour protéger la biodiversité sur son
territoire.
- Plantations pour regénérer les milieux écologiques sur 3,7
hectares, soit l'équivalent de 7 terrains de football;
- Établissement d'exclos de près de 2,5
m de hauteur pour protéger des secteurs sur 0,5 hectare,
soit l'équivalent d'un terrain de football;
- Installation de signalisation pour éviter les accidents de la
route;
- Participation au comité coordonné par le MELCCFP avec les
autres grandes villes du sud ayant cette problématique pour
apprendre de leurs approches;
- Dénombrements réguliers.
Citations
« La stratégie de gestion des cerfs proposée aujourd'hui
s'appuie sur des recommandations du comité technique et
scientifique qui regroupent des experts de différents milieux. La
réduction du cheptel n'est pas une décision que la Ville de
Montréal prend à la légère. Elle est nécessaire selon les
recommandations reçues et se fera dans le plus grand respect des
animaux, en limitant leur souffrance au maximum. Nous ne souhaitons
pas avoir à refaire ce genre d'intervention et c'est pourquoi la
Ville de Montréal se joint à l'étude PARCS en santé, qui permettra
notamment de mieux comprendre le déplacement des cerfs, des
connaissances essentielles pour évaluer la faisabilité d'une
stratégie de stérilisation, à la lumière de données probantes. Elle
permettra d'avoir une solution pérenne, sécuritaire et responsable
pour assurer la protection de la santé des citoyennes et des
citoyens ainsi que de la biodiversité dans l'Est de Montréal», a
déclaré Laurence Lavigne Lalonde,
responsable des grands parcs, du Mont-Royal et du Parc
Jean-Drapeau au sein du comité exécutif.
« Face à l'explosion démographique des cerfs de Virginie dans
les parcs-nature de l'Est de Montréal et à leurs impacts sur la
santé des écosystèmes, des animaux et des humains, le comité
technique et scientifique conclut à la nécessité d'une intervention
rapide de réduction de la population de cerfs. L'ampleur de
l'effort requis nous mène à recommander l'utilisation de tireurs
professionnels pour mener une opération efficace, sécuritaire et
qui respecte les lignes directrices sur les soins et l'utilisation
des animaux sauvages. Le comité insiste sur la nécessité de
poursuivre l'acquisition de connaissances en continu pour favoriser
le développement d'une stratégie d'intervention intégrée et durable
», a expliqué Jean-Pierre Tremblay,
professeur au département de biologie de l'Université Laval.
À propos du Comité technique et
scientifique
Les recommandations du comité d'experts ont été formulées par
des biologistes et des vétérinaires provenant de la Ville de
Montréal, du MELCCFP et des professeurs de l'Université de
Montréal, de l'Université Laval,
de l'Université du Québec en Outaouais et de l'Université du Québec
à Chicoutimi.
SOURCE Ville de Montréal - Cabinet de la mairesse et du comité
exécutif