MONTRÉAL, le 27 juin 2024 /CNW/ - À la veille du 1er juillet, des regroupements en logement, en itinérance et en santé mentale sonnent l'alarme concernant la situation désastreuse sur le terrain. Inquiétés par l'ampleur de la crise du logement et par le manque de perspective d'améliorations, ils demandent au gouvernement du Québec de mettre sur pied un comité transpartisan et interministériel, axé sur les perspectives du communautaire, afin d'adresser la situation avec des actions structurantes et pérennes. 

Le logement ce n'est jamais une question isolée. Habiter un logement trop cher, inadéquat ou précaire et perdre un logement a nécessairement des impacts sur la santé physique et mentale, sur sa capacité à trouver et maintenir un emploi, sur sa capacité à se nourrir et sur la sécurité, particulièrement celle des femmes et des enfants. « Quand on lutte pour ne pas se retrouver à la rue, que l'on essaie de survivre, la complexité de certaines démarches pour trouver un logement est insurmontable. C'est épouvantable de risquer de se retrouver à la rue malgré tous les efforts déployés. Les gens se sentent abandonnés par le système, perdent confiance en les institutions et nous aussi.» précise Roseline Hébert-Morin du Comité logement du Plateau Mont-Royal. Chaque mesure qu'on ne prend pas maintenant aura des répercussions négatives pendant plusieurs années.

Que ce soit à Montréal ou en région, la situation est la même : alors que les prix des loyers grimpent en flèche, les salaires et les prestations gouvernementales ne suivent pas et ce sont les locataires qui en paient le prix. La dégradation de l'accès au logement a des conséquences désastreuses sur nos communautés : la crise du logement engendre de l'itinérance et empêche des personnes qui le voudraient de sortir de la rue. Le communautaire, dont les organismes en itinérance, ne peut plus en prendre plus, comme le constate Céline Duclap de l'organisme le PAS de la Rue de Montréal, membre du RAPSIM: « On a servi 40% de repas de plus cette année, et alors que l'an passé au mois de mai on accueillait une moyenne de 63 personnes, cette année c'était plutôt 89 personnes. Nous accueillons aussi, en moyenne, 25 nouveaux visages par mois.» Le son de cloche est le même du côté de Lotbinière, où un organisme en santé mentale a dû mettre en place du travail de proximité en prévention de l'itinérance et du soutien au logement. « Notre intervenante passe ses journées à essayer de trouver des solutions pour les personnes, mais se bute à de nombreux obstacles, qui sont hors de son contrôle. Les contraintes du système, elle les vit en même temps que les gens qu'elle accompagne et ceci génèrent beaucoup d'impuissance, voire même de l'épuisement. Le manque de logements abordables et d'urgence dans notre région nous oblige souvent à référer vers Lévis ou Québec, ce qui cause un déracinement et une perte du réseau de soutien chez la personne, en plus d'ajouter aux débordements des centres d'aide en itinérance des milieux urbains déjà surchargés » ajoute Édith Lambert de l'organisme l'OASIS de Lotbinière, membre du RRASMQ.

Alors que sur le terrain on se démène chaque jour pour accompagner les personnes en détresse, à risque de perdre leur logement, les personnes qui sont à la rue et celles qui sont au bord du précipice, le gouvernement doit immédiatement prendre ses responsabilités, dépolitiser le sujet et aborder la question de manière transpartisane et interministérielle pour mettre en place un plan d'action concret pour enrayer la crise. Les prochaines années seront décisives, et c'est maintenant que les instances gouvernementales doivent se coordonner et se doter d'une vision claire pour la suite - il en va de la survie de notre réseau communautaire et du bien-être de nos communautés.

Coalition Montréalaise des Tables de Quartier (CMTQ)
Comité logement du Plateau Mont-Royal
Corporation de développement communautaire Plateau-Mont-Royal
Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ)
Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM)
PAS de la Rue
Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ)
L'Oasis de Lotbinière 

SOURCE Le Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal inc.

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