MONTRÉAL, le 15 juill. 2024 /CNW/ - Les 600
salarié-es du Reine-Élizabeth, un hôtel majeur de la métropole
comptant quelque 950 chambres, sont en grève depuis midi
aujourd'hui, jusqu'à mardi midi, pour faire avancer la négociation
en vue du renouvellement de la convention collective. Rappelons que
le syndicat affilié à la CSN dispose d'un mandat de 120 heures de
grève à exercer au moment opportun.
Il s'agit d'un premier débrayage à survenir dans le cadre de la
11e ronde de négociation coordonnée de l'hôtellerie
CSN qui regroupe cette année 30 hôtels québécois.
« En 2020, les travailleuses et les travailleurs de l'hôtellerie
ont tendu la main aux employeurs pour permettre la relance du
secteur, durement touché par la pandémie. Suivant la hausse marquée
du coût de la vie et dans un contexte de reprise exceptionnelle
pour le secteur hôtelier, il n'y a aucune raison pour que les
travailleuses et les travailleurs ne reçoivent pas aujourd'hui leur
juste part », explique le trésorier de la Fédération du commerce
(FC-CSN), Michel Valiquette. Les
revenus sont au rendez-vous, les profits aussi.
« Les travailleuses et les travailleurs du Reine-Élizabeth
envoient aujourd'hui un message clair à leur employeur. J'invite
tous les hôteliers à entendre cette détermination. Nous entendons
obtenir de bonnes conventions collectives et c'est maintenant que
ça se passe. Pour assurer la paix industrielle cet été et profiter
à plein de la période estivale, le seul chemin possible est la
négociation », rappelle la présidente du Conseil central du
Montréal métropolitain (CCMM-CSN), Dominique Daigneault.
« Les relations de travail au Reine-Élizabeth sont extrêmement
difficiles depuis juin 2022, déplore le vice-président du Syndicat
des travailleuses et travailleurs de l'Hôtel Reine-Élizabeth-CSN,
François Houle. Ce n'est pas étonnant que la direction, de façon
totalement disproportionnée, aborde la négociation par de
nombreuses demandes de reculs quant à nos conditions de travail.
C'est à se demander si ce sont les demandes de notre institution
hôtelière ou si de nouveaux acteurs tentent de se faire un nom sur
le dos des salarié-es ! Nous n'avons pas d'autres choix que
d'effectuer cette journée de grève aujourd'hui. Espérons que notre
employeur nous prendra davantage au sérieux et qu'il acceptera de
retirer ses demandes de recul, car notre objectif demeure d'en
arriver à une entente satisfaisante dans les meilleurs
délais. »
« La réputation internationale du Reine-Élizabeth n'est pas
tombée du ciel, conclut le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr. C'est entièrement grâce à
l'engagement et à l'expertise des travailleuses et des
travailleurs. Les patrons doivent répondre à la soif de
reconnaissance des travailleuses et des travailleurs pour leur
travail exceptionnel qui a permis de faire du Reine-Élizabeth le
succès d'aujourd'hui. La CSN soutiendra sans relâche ces
salarié-es. »
Les sept demandes communes de la négociation
coordonnée :
- Obtenir des augmentations salariales de 36 % sur quatre ans
pour combler la perte du pouvoir d'achat liée à l'inflation.
- Augmenter la contribution de l'employeur au régime d'assurance
collective.
- Encadrer la formation pour la relève et mieux appuyer les
formateurs et les formatrices.
- Revoir l'accès et la rémunération pour les vacances annuelles
pour attirer la relève et reconnaître l'expérience du personnel en
place.
- Éliminer le recours aux agences de placement.
- Freiner la surcharge de travail pour mieux protéger le
personnel.
- S'assurer que les personnes salariées décident entre elles du
partage des pourboires.
À propos du secteur de l'hôtellerie de la CSN
La 11e ronde de négociation coordonnée regroupe plus de
3 500 travailleuses et travailleurs, issus de
30 syndicats de l'hôtellerie des régions de la
Capitale-Nationale, de l'Estrie, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et du
Grand Montréal. Ces syndicats portent une plateforme de demandes
communes qu'ils ont le mandat de négocier avec leurs employeurs
respectifs.
Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux est la
première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de
1 600 syndicats, elle défend près de
330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit
fédérations ainsi que dans treize conseils centraux régionaux,
principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une
organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire,
démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle
s'engage dans plusieurs débats qui intéressent la société
québécoise.
SOURCE CSN